(Cette fois, la version anglaise suit la version française)
Alors que le mois de la Francophonie vient de se terminer, et que la saison de l’Atlético n’a pas encore débuté, parlons un peu des exploits de deux franco-ontariens d’Ottawa qui s’illustrent particulièrement sur la scène nationale et internationale.
Les Franco-Ontariens sont extrêmement fiers des réalisations des gens de leur communauté à l’extérieur de la province et du pays. Ceci se transpose souvent dans le monde artistique, politique et du monde des affaires, avec les Roy Dupuis, Kat Levac, Damien Robitaille, Chantal Hébert, Paul Martin et Paul Desmarais. Les Francos sont également particulièrement fiers de leur contribution au monde du sport avec les Jacques Martin, Claude Julien, Bob Hartley, Marc Méthot, Claude Giroux au hockey, et Ivanie Blondin en patinage de vitesse longue piste.
Mais dernièrement, ce sont deux joueurs de soccer franco-ontariens d’Ottawa qui retiennent l’attention non seulement au Canada, mais à travers le monde: Jonathan David et Vanessa Gilles.
Jonathan David
Jonathan est l’exemple même de l’évolution de la communauté franco-ontarienne. Né à Brooklyn de parents haïtiens, il est arrivé à Ottawa à l’âge de 6 ans. Il joue au football pour les Dragons et Hornets de Gloucester et par la suite pour Ottawa Internationals. Il joue également pour son école secondaire, l’École secondaire publique Louis-Riel, localisée au coeur de Blackburn Hamlet, dans l’est d’Ottawa.

Il s’entraîne un peu avec le défunt Fury d’Ottawa, tout en s’essayant avec des clubs allemands, sans succès. À 18 ans, le club belge La Gantoise (officiellement le KAA Gent) tente sa chance. Jonathan explose comme attaquant lors de la saison 2018-19 en Jupiler Pro League (Division 1 belge). Dès lors, il est courtisé par plusieurs clubs européens de renom, dont Ajax (Amsterdam), et même certains clubs anglais.
En 2020, Jo atterrit finalement pas très loin de la Belgique, à Lille, au nord de la France. Le transfert, évalué à 32 millions d’euros, ce qui est le montant le plus élevé payé pour un joueur canadien. Le Lille Olympique Sporting Club (LOSC) est un club ambitieux qui aspire aux plus haut honneurs et Jonathan est une pièce maîtresse des ambitions du club.
Le choix de Jonathan est avant tout sportif, et axé sur sa propre progression, notamment le rôle qu’il pouvait jouer au LOSC et aussi, le project sportif ambitieux du club. Mais il a aussi dit (à Jeremy Filosa du 98.5 FM à Montréal) que le choix de la Belgique et de Lille était influencé par le fait de pouvoir parler français:
« Ce n’est pas facile de quitter la maison à un si jeune âge pour aller s’installer à l’autre bout du monde. Je suis fier d’avoir eu le courage de le faire. En même temps, tu veux toujours pouvoir t’exprimer dans ta propre langue. Je ne dirais pas que c’est la raison numéro un, mais oui cela a joué au final. »
Jonathan David, en entrevue à Jeremy Filosa
Et aujourd’hui, les Dogues sont au sommet de la Ligue 1 (Division 1, France), en position pour se qualifier directement pour la Ligue des Champions européenne, eux qui étaient en Ligue Europa cette année.
Malgré un départ assez lent en club, Jo David est rapidement devenu le buteur clé de l’équipe, et est le joueur de Ligue 1 avec le plus de buts depuis le retour des fêtes. Il compte d’ailleurs son dernier but dans un duel au sommet du classement se soldant par une victoire contre le Paris St-Germain de Neymar et Kylian Mbappé. Un but que certains qualifient de plus important par un joueur canadien masculin en Europe. Malheureusement, Jonathan a quitté ce match sur blessure, après avoir été victime d’un tacle sévère, et les nouvelles ne semblent pas bonne pour le reste de la saison.
En sélection nationale, le jeune attaquant s’est démarqué depuis ses premières sélections avec les U17 et U21. À son tout premier match en sélection senior, il compte un doublé, le premier joueur canadien à le faire à sa première sélection. Il remporte d’ailleurs le soulier d’or (meilleur compteur) de la Gold Cup 2019, tournoi continental de la CONCACAF. La même année, il est élu joueur masculin de l’année par Canada Soccer.
En somme, notre jeune franco-ontarien a tout d’une vedette et mérite d’être reconnu comme un exemple de la communauté franco-ontarienne et de toute la ville d’Ottawa. D’ailleurs, on me dit que Jonathan revient à la maison lorsqu’il le peut, et je peux confirmer qu’il s’est entraîné dans au moins un parc de l’Est de la ville l’été dernier, portant fièrement les couleurs de Louis-Riel…
Vanessa Gilles
Vanessa Gilles, pour sa part, a eu un parcours assez différent. Née au Québec, elle vit à Shanghai et ailleurs en Asie, avant d’arriver à Ottawa à l’âge de 12 ans. Elle était joueuse de tennis, et ce n’est qu’à 16 ans où elle a joint les rangs du Capital United Soccer Club, ainsi qu’également le programme sports-études de l’École secondaire publique Louis-Riel (et oui, encore…).

Elle continue en NCAA où elle s’aligne avec les Bearcats de l’Université de Cincinnati, où elle explose comme joueuse et accumule les titres individuels, en défense centrale. Elle revient au Canada pour jouer en League 1 Ontario (féminin) avec West Ottawa Soccer, avant de décider d’explorer l’Europe. Destination? Chypre. Elle y gagne le championnat et signe ensuite avec le FC Girondins de Bordeaux en 2018. Bordeaux est également un club ambitieux en Division 1 Arkema, probablement présentement le meilleur championnat féminin de la planète.
Et Vanessa signe en France en raison de son désir de jouer « dans son deuxième pays », elle qui est aussi Française, comme son père est né à Paris.
C’est toutefois ses performances assez récentes en sélection nationale qui la propulsent en première scène. Initialement, Vanessa fut sélectionnée en U23 par la France. Toutefois, le coach Canadien la suit de très près, et s’assure de la sélectionner en équipe sénior en 2019. Elle joue pour le Canada contre la Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas. Jouer pour l’équipe nationale était un de ses buts personnels, et elle choisit le Canada.
Sa performance récente en sélection nationale contre l’équipe nationale américaine a définitivement retenu l’attention. Une des seules joueuses évoluant en France (avec la Québécoise Évelyne Viens) à être libérée par son club pour la sélection, mais seulement pour un match. Vanessa nous offre une performance défensive hors du commun contre la puissance offensive de la meilleure équipe au monde.
La superbe performance de Gilles peut-être simplifiée par ce Tweet hilarant:
Vanessa et son équipe bordelaise sont maintenant 3e en championnat, derrière les puissances de Paris St-Germain et l’Olympique Lyonnais, deux équipes habituées à la Ligue des Champions féminine en Europe. Toutefois, avec un changement récent de règle, les 3 premières équipes françaises devraient dorénavant se classer, ce qui amènera probablement les Girondins à participer au tournoi de clubs le plus importants sur la planète. Vanessa sera très probablement une autre joueuse canadienne à accéder au tournois après Jordyn Huitema, Ashley Lawrence (PSG) and Kadeisha Buchanan (OL).
Vanessa demeure également très attachée à Ottawa, et encore, on me dit qu’elle est régulièrement en contact avec ses anciens entraîneurs et interagit de temps en temps avec de jeunes joueuses. En plus d’être une fierté franco-ontarienne, Vanessa est également un modèle pour les jeunes femmes, s’étant même exprimé à l’ONU en 2019 au sujet des femmes dans le sport.
En somme, nous avons deux Franco-Ontariens, originaires de notre belle ville, ayant découvert le sport le plus populaire du monde en le jouant dans des clubs locaux et à leur école secondaire ici à Ottawa. Ils continuent à pratiquer leur sport de façon professionnelle, en français dans les meilleures ligues de la planète, tout en étant chacun membres de la sélection canadienne. Les deux sont une fierté pour notre ville et toute la communauté franco-ontarienne.
With the end of the “Mois de la Francophonie”, and as the Atlético Ottawa season has not yet begun, let’s talk about the success of two Franco-Ontarians from Ottawa that are seeing great success on the national and international sporting scene.
Franco-Ontarians are particularly proud of their community’s achievements outside of the province and country. There is a significant recognition in arts, politics and business, notably with Damien Robitaille, Roy Dupuis, Kat Leave, Chantal Hébert, Paul Martin and Paul Desmarais. Francos are also proud of sports achievements, notably in hockey with Jacques Martin, Claude Julien, Bob Hartley, Marc Méthot, Claude Giroux, but also Ivanie Blondin in speed skating.
But lately, it’s two Franco-Ontarian soccer players from Ottawa that make the news: Jonathan David and Vanessa Gilles.
Jonathan David
Much has been said about Jo David. He is the epitome of this new generation of Franco-Ontarians. Born in Brooklyn from Haitian parents, he arrives in Ottawa at age 6. He plays for both Gloucester Dragons and Hornets, and then for Ottawa Internationals. He also plays for his high schoo, École secondaire publique Louis-Riel, located in the heart of Blackburn Hamlet in Ottawa’s east end.

He trained a bit with Ottawa Fury, while also doing unsuccessful try outs with German clubs. At 18, KAA Gent in Belgium gives him a chance in 2017. He then explodes as a striker in the 2018-19 season, playing in the Jupiler Pro League (Belgian Division 1). From there, major clubs look at him, including Ajax Amsterdam.
In 2020, David lands at Lille in Northern France, on the border with Belgium. The transfer, assessed to be around 32M Euros is the highest amount ever for a Canadian player. Lille Olympique Sporting Club (LOSC) is an ambitious club, that wants success in both league and Europe, and Jonathan is definitely part of this ambition.
Jonathan’s choice is above all driven by his sporting goals. He wants to progress, play a key role with LOSC and is also fuelled by the club’s own ambition. But he also acknowledged that his choice was influenced by the fact he could speak French, like in Belgium:
“It’s not easy to leave at a young age to go play on the other side of the world. I am proud to have had the courage to do so. In the same vein, you also want to express yourself in your language. I can’t say it’s the first reason, but, yes, it was a factor in the end.”
Jonathan David, in interview with Jeremy Filosa
And today, Les Dogues are leading Ligue 1’s rankings, and are in a position to qualify directly for the European Champions’ League, after playing in Europa League this year.
Despite a slow start with his new club, Jo rapidly became a key attacker, and is the Ligue 1’s player with the most goals so far in 2021. He scored his last goal against Neymar and Mbappé’s Paris St-Germain, allowing LOSC to sit atop League 1. This goal was notably qualified as the most important goal by a Canadian male player in Europe…ever. Unfortunately, Jonathan left this game injured after being tackled hard, and the news are not the best currently.
On the national team, the young attacker definitely made a name for himself since his first caps with the U17 and U21s. In his first game with the senior team, he scores two goals, the first player to do so on his first game with the team. He wins the Gold Cup 2019’s Golden Boot (top scorer), and is voted Canada Soccer’s Male Player of the Year for 2019.
In short, our young Franco-Ontarian is a star, and deserves to be recognized as an example for all the Franco community in Ottawa and Ontario. As well, some tell me that Jonathan comes back home from time to time, and I can confirm that he was training hard in at least one park in the East End, proudly wearing Louis-Riel’s apparel.
Vanessa Gilles
Vanessa Gilles, on her side, had a different path. Born in Quebec, she lived in Shangai and elsewhere in Asia before her family settled in Ottawa when she was 12. She was a tennis player, and she started soccer at 16, joining Capital United Soccer Club, and the soccer program at École secondaire publique Louis-Riel (yes, again…)

She then went to NCAA, with the University of Cincinnati Bearcats, where she essentially becomes the players she is, accumulating individual awards due to her role as central defender. She comes back to Canada to play in League 1 Ontario with West Ottawa Soccer before deciding to explore Europe. Destination? Cyprus, where she wins the national championship before signing with FC Girondins de Bordeaux in 2018. Bordeaux is also an ambitious club in Division 1 Arkema, probably the best women’s league in the world currently.
Vanessa notably signed in France as she wanted to play in her ‘second country’, as she is also French, as her dad was born in Paris.
It’s mostly her recent performances with the national team that truly brings her in front of the stage. Initially, Vanessa was selected by the French U23. However, the Canadian team definitely follow her, and ensures that she is capped by the senior team in 2019. She then plays against New Zealand and Holland. To play for the national team was one of her goals, and luckily for us, she chose Canada.
Her recent performance with the national team against the USA had heads turning. She was one of the only player from a French club to be released for the international matchup (along with Évelyne Viens, then on loan with Paris FC), albeit only for one game. Vanessa showed all her defensive talent during that game, against the offensive powerhouse of the best team in the world.
Her almost perfect performance that night can certainly be simplified by this hilarious tweet:
Vanessa and her Bordeaux team are now 3rd in the league, just behind the Paris St-Germain and Olympique Lyonnais powerhouses, two teams that have made presences in the European Women’s Champions League regular occurrences.
Now, with the recent change in rules, the 3 first teams will access the group stage of the UWCL, which could lead the Girondines to the most important club tournament in the world. Vanessa will likely follow in the footsteps of Jordyn Huitema, Ashley Lawrence (PSG) and Kadeisha Buchanan (OL)
Vanessa remains attached to Ottawa, and I am told that she remains in contact with her previous coaches, and interacts from time to time with some of the young players in Ottawa. Vanessa is not only a pride of the franco-ontarian community, she is also a model for young women, having made a speech at the UN in 2019, on women in sports.
We have two young Franco-Ontarian models, hailing from Ottawa, that discovered the beautiful game while playing it in local clubs and at their high school. They continue playing their sport professionally in some of the best leagues in the world, and all the while being members and key players of their national team. Our city and the Franco-Ontarian community are truly proud of them.